Alors que plusieurs rapports, et d'abord celui de l'Académie de médecine, dénoncent l'organisation du temps scolaire en France, Luc Chatel a annoncé ce matin un développement du sport en collège et lycée allant jusqu'à l'expérimentation, dans 100 établissements, du sport chaque après-midi.
Une attention pour le sport scolaire. "Réjouissons-nous : le sport scolaire se porte bien" a lancé le ministre mardi 26 mai dans les locaux de la Maison du sport. "Notre sport scolaire est vivace" a déclaré le ministre mais " nous pouvons encore faire mieux". Il s'est fixé comme objectif de doubler en trois ans le nombre de collégiens affiliés à une association sportive. Pour cela, Luc Chatel a annoncé " l’inscription du projet de l’association sportive au sein du projet de l’établissement", une réforme qui ne devrait pas être trop difficile… et l'organisation de rencontres sportives et " l’organisation, en fin d’année, d’une fête de l’association sportive rassemblant tous les acteurs et partenaires". Deux décisions sont plus marquantes : " dans chaque association de l’UNSS sera créée une double vice-présidence, l’une occupée par un parent d’élève, l’autre par un représentant des élèves" et une mention dans le livret de compétences : " je propose qu’une appréciation de vie scolaire soit intégrée au livret de compétences de l’élève, qui prouvera son implication dans la vie de l’établissement et sera la reconnaissance de l’investissement, particulièrement honorable, de l’élève dans son association sportive". D'autres mesures ont été évoquées : l'augmentation de la proportion de filles par l'introduction de sports nouveaux, le renforcement de l'accessibilité.
L'expérimentation du temps à l'allemande. Mais le ministre a donné au sport d'autres objectifs. "Le sport, c’est aussi un approfondissement moral, l’exercice de la volonté. C’est l’occasion de savoir ce que peuvent valoir d’efforts, de sueur, la conquête de quelques mètres de terrain ou le gain de quelques dixièmes de seconde…. Le sport, et d’abord le sport scolaire, c’est encore l’occasion d’adapter son esprit à un autre cadre, s’adapter aux règles ainsi qu’au jeu de l’adversaire". Pour toutes ces raisons, il a décidé de multiplier l'emploi du temps expérimenté à Meaux. " L’expérience qui a été mise en place au lycée Jean Vilar de Meaux n’existe en effet que depuis 3 mois, et elle porte déjà ses fruits : les enseignants ont constaté des progrès dans les résultats scolaires du deuxième trimestre… Nous devons nous appuyer sur ce qui a montré son efficacité. Aussi, je souhaite que l’on étende cette solution innovante. Dès la rentrée 2010, nous allons lancer le même type d’expérimentation dans une centaine d’établissements : une nouvelle organisation du temps scolaire fondée sur un nouvel équilibre, cours le matin, sports et culture l’après-midi. ". Cette expérience sera démultipliée dans 100 établissements volontaires où les cours auront lieu le matin et "le sport" l'après-midi. Cela concernera au moins un collège et un lycée par académie dès la rentrée 2010. On remarquera que le ministre ne parle pas d'EPS mais de "sport".
L'amorce d'une réflexion sur le temps scolaire ? Pour Luc Chatel ces mesures annoncent une réflexion plus globale sur le temps scolaire avec une conférence nationale début juin suivie "de larges consultations".
Source : cafépédagogique.net du 26 mai 2010
C'est surement bien pour certains élèves, peut-être pour tous, même si personnellement le sport à l'école a toujours été une punition. Mais comment concilier les programmes à respecter et des horaires forcément réduits? Je trouve déjà très ambitieux bon nombre de contenus compte tenu du temps imparti,...je pense en tout cas qu'une préparation approfondie des objectifs doit être faite.Qu'en pensez-vous Miss Algo?
RépondreSupprimerJe ne suis pas sure que faire des "blocs" de cours vs des blocs de sport soit équilibrant. Je suppose que c'est pour des raisons pratiques (déplacements et infrastructures) mais ça doit nuire à la concentration.
RépondreSupprimerPlus de sport, pourquoi pas ?
Mais y aura-t-il suffisamment de profs ou d'encadrants formés ? De mémoire, les étudiants en STAPS râlaient contre les diminutions de postes.
Plus de sport, donc moins d'autres matières, et comme le dit mp, pas assez de temps pour assimiler les notions des programmes actuels (qu'il vaudrait mieux ne pas continuer à alléger...).
S'il y a moins d'heures d'autre chose, que fait-on des profs qui perdent des heures ?
La solution : collègues de langues, de français, de maths, choisissez-vous une spécialité sportive, et devenez profs bivalents.
Ou bien faites travailler la trigo lors des courses d'orientation, calculez les vitesses moyennes lors des épreuves d'endurance et de 80 m etc.
Hum...
D'autres idées loufoques ?
oui finalement j'ai une autre idée. Après avoir vu le film de Coline Serreau ( "Solutions locales pour désordre global"), je me dis que le jardinnage serait une bonne solution. Oui je dis ça et j'ai sous les yeux de la campagne à perte de vue, mais quand c'est possible pourquoi pas? un apprentissage écologique, c'est pas au programme?
RépondreSupprimerAh, le bon vieux temps de la maternelle où l'on faisait pousser des haricots et des lentilles dans du coton...
RépondreSupprimerhttp://phebus.journalintime.com/forum/2009-11-10-lespace-venousto
RépondreSupprimervoici une nouvelle theorie
revolutionnaire qui peut permettre de comprendre le big bang et le trou noir
c'est la theorie de la division par zero enfin definit
merci à toi humble petit scarabée
Tout ceci part de l'hypothèse fallacieuse que les adolescents sont naturellement intéressés par le sport, qui plus est par le sport tel qu'il est pratiqué en EPS.
RépondreSupprimerOu s'agit-il d'établir un système à deux vitesses, les collèges et lycée d'élite (ceux qui vous envoient en prépa ou en médecine) continuant d'enseigner les matières académiques, tandis que dans les autres on va faire garderie avec activités sportives?
Je crois que l'optique expérimentale "cours le matin ; sport l'aprem" va globalement sacrifier les contenus.
RépondreSupprimerAutre problème : c'est un fonctionnement qui discrimine les élèves selon leurs aptitudes (et parfois leur caractéristiques) physiques ; je pense ici soit aux élèves à forte corpulence, soit aux élèves qui ont des dispenses pour des problèmes de santé divers, temporaires ou définitifs. On a beau dire qu'on peut impliquer les élèves dispensés en leur confiant des responsabilités d'arbitrage ou autre, cela me paraît lourd à gérer s'il faut le faire tous les après-midis.
Sonia Geffrier demander aux autres profs d'être bivalents en choisissant une spécialité n'est pas une solution dans la mesure où cela nous pique du boulot à nous "les staps" !
RépondreSupprimerEn revanche, la deuxième solution est beaucoup plus approprié et se fait déjà, cela s'appelle de la transdisciplinarité. Travailler en course d'orientation (motricité, lire une carte, adapter sa course en fonction du terrain) permet de travailler les maths (calculer une échelle, positionner un point sur la carte à partir de coordonnées géographique) et l'svt (définition géologique de l'emplacement de la balise, du poste...).
Cela peut aussi se faire avec l'EPS et le français en demandant aux élèves de réaliser un compte rendu écrit ou oral à partir d'une photo ou séquence vidéo tirée d'une leçon d'EPS : Cela demande à la fois d'utiliser le bon vocabulaire, d'apprendre à rédiger un compte rendu, syntaxe des phrases et d'apprendre à repérer et comprendre les choix tactiques et techniques.
Et pour mp, je tiens à te signaler qu'il est grand temps d'arrêter de penser le sport comme une punition. un petit coup d'oeil dans les programmes de collèges et de lycées te permettrais de changer de regard. Nous ne sommes plus la pour former des champions. L'ouverture des activités proposée (art du cirque, danse, escalade, course d'orientation, et bien d'autre...) le prouve, ainsi que sa finalité (former un citoyen cultivé, lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué) et ses objectifs (santé, culture, développement des ressources pour enrichir sa motricité).