Le trésor oublié d'un génie des mathématiques.
Alexandre Grothendieck est considéré comme un des plus grands mathématiciens du XXème siècle. A 84 ans, il vit reclus au pied des Pyrénées. Le fruit des recherches entre 1970 et 1991 dort dans des cartons. La communauté scientifique rêve d'y avoir accès.
Alexandre Grothendieck est considéré comme un des plus grands mathématiciens du XXème siècle. A 84 ans, il vit reclus au pied des Pyrénées. Le fruit des recherches entre 1970 et 1991 dort dans des cartons. La communauté scientifique rêve d'y avoir accès.
C'est un cagibi, à l'université de Montpellier. A
l'intérieur, cinq cartons sont entreposés. Il contiennent 20.000 pages
de notes. Depuis plus de vingt ans, personne ne peut y toucher. L'auteur
de ces notes a interdit leur publication. Pourtant, ces documents ont
une valeur immense. Ils contiennent peut-être la clé de la "théorie des
motifs", le "graal des mathématiques", la source de la discipline, le
lien entre les théories.
L'homme qui a noirci toutes ces pages
s'appelle Alexandre Grothendieck. Les spécialistes le tiennent pour un
génie, l'équivalent d'Albert Einstein pour la physique. Dans Libération,
Philippe Douroux raconte son destin hors du commun. En 1939, à l'âge de
onze ans, le petit Alexandre, jeune immigré venu de Berlin, découvre
les mathématiques. Il est fasciné. Il étudie d'abord à Montpellier, puis
à Paris. Il va voir deux figures des maths, Laurent Schwartz et Jean
Dieudonné. Les deux enseignants lui confient quatorze questions dont ils
n'ont pas les réponses. Six mois après, le jeune homme revient. Il a
tout résolu. Il a seulement vingt ans.
Sa carrière s'accélère.
Grothendieck devient un pilier des mathématiques. Chaque mardi, il donne
un séminaire. Surtout, il noircit des milliers de pages, le fruit des
ses recherches. En 1966, il reçoit la médaille Fields, l'équivalent du
prix Nobel dans sa discipline.
Puis, c'est la cassure, la
rupture. Nous sommes en 1968. Alexandre Grothendieck assiste au
mouvement étudiant et se convertit brusquement à l'écologie radicale. Il
rompt avec la recherche scientifique. Il estime qu'elle est dévoyée.
Il
revient à Montpellier, enseigne à la faculté. A sa façon : par exemple,
il propose de tirer les notes au sort ou de mettre 12 à tous les
étudiants. Il reprend l'écriture mathématique, mais dans son coin. En
1991, il rompt pour de bon. Il confie toutes ses notes à un de ses
anciens élèves et va s'installer, seul, dans un village au pied des
Pyrénées. Il refuse de voir qui que ce soit. Aujourd'hui, il a 84 ans.
Dans
Libération, Philippe Douroux explique que Grothendieck est devenu un
mythe. Il a des admirateurs dans le monde entier, des mathématiciens qui
rêvent d'ouvrir ces cinq cartons entreposés à Montpellier. L'université
a peut-être trouvé la solution. Il s'agirait de décréter officiellement
que ces notes constituent un "trésor national". Leur contenu pourrait
alors être numérisé. Le trésor serait enfin partagé.
Pour en savoir plus sur ce mathématicien, lisez l'article du site Image des maths du CNRS qui lui est consacré.
Pour en savoir plus sur ce mathématicien, lisez l'article du site Image des maths du CNRS qui lui est consacré.
Moi j'en conclus qu'il ne faut pas être écologiste radical ;-)
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