29 août 2009

Quand les professeurs s'entraident sur la Toile

Ami collègue, un article du journal La Croix du 28/08/09, présente trois sites faits "par et pour des profs" et aborde l'usage des nouvelles technologies en classe.

Des sites pour les enseignants, par les enseignants : telle est l’idée de WebLettres, Clionautes ou Sésamath. Ces espaces participatifs ont été créés sur la Toile entre 1998 et 2002 par des professeurs du primaire, du secondaire et du supérieur, passionnés de « technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement » (Tice). « Un professeur de français a toujours besoin de trucs et d’astuces pour ses cours, explique Caroline d’Atabekian, présidente de WebLettres, fréquenté par 300 000 visiteurs uniques mensuels. Notre site permet de faire circuler ces ressources plus rapidement. »

Le même principe préside aux destinées des deux autres sites, spécialisés en histoire-géographie pour Clionautes et en mathématiques pour Sésamath. Des espaces de dialogue nés de la volonté de lutter contre la frilosité du corps enseignant à l’égard des nouvelles technologies en classe.

Si beaucoup utilisent ces sites pour préparer leurs cours, seuls 57 % d’entre eux déclarent profiter de leur ordinateur à au moins un cours sur deux, selon une enquête TNS Sofres réalisée fin 2008 dans les collèges des Landes où sont distribués des portables à tous les élèves de troisième et à leurs enseignants depuis sept ans. Un chiffre au-delà de la réalité, selon Caroline d’Atabekian : « 80 % des profs se servent d’Internet pour préparer leurs cours, mais seuls 20 % l’utilisent en classe. »

La réticence d'une grande partie des professeurs

« La plupart de mes collègues sont très réfractaires, confirme Sébastien Hache, l’un des fondateurs de Sésamath. Pourtant, dans le programme officiel de l’éducation nationale, les enseignants en mathématiques sont incités à user des tableurs en cours. Et quand il y a une inspection, l’utilisation des Tice joue dans l’évaluation. »

Parmi les causes avancées pour expliquer cette pusillanimité, il y a « l’effet générationnel », selon Bruno Modica, l’un des animateurs de Clionautes : « À trois ans de la retraite, certains ne veulent pas s’embêter avec des nouveaux outils… » Ces derniers sont, il est vrai, chronophages. « Préparer une présentation sur PowerPoint prend du temps, ajoute cet ancien professeur d’histoire à Béziers. Il faut accepter d’en perdre pour en gagner par la suite en cours et lors de la mise à jour des leçons. »

Mais les avantages sont là. Et les responsables de ces sites se font fort de convaincre leurs collègues les plus réticents. « On remotive les élèves avec un outil plus ludique, avec lequel les jeunes générations sont très à l’aise », selon le responsable de Sésamath, qui a développé avec succès (1,3 million de visiteurs uniques par mois) plusieurs outils pour s’exercer aux maths en ligne, en classe ou à la maison. « Certains parents sont surpris de voir leurs enfants faire volontiers des maths chez eux. »

Des sites aux nombreux atouts

Autre atout : les conseils publiés sur ces sites participatifs permettent aux enseignants de changer plus souvent leurs méthodes et de réaliser des cours plus diversifiés. « Des professeurs issus d’IUFM ont mis en ligne leurs cours sur WebLettres, ce qui a aidé des enseignants moins à l’aise avec les Tice, raconte Caroline d’Atabekian. C’est une aide à la formation initiale, mais aussi à la formation continue. »

« Tout professeur est capable de concevoir un cours sur un ordinateur et de le projeter en classe, mais il faut qu’il puisse se mettre à jour dans ses connaissances », nuance Bruno Modica en mettant en avant les critiques d’ouvrages d’histoire et de pédagogie publiés sur Clionautes. Des articles qui représentent près des trois quarts des visites du site (100 000 par an).

La formation continue est également présentée par Sébastien Hache comme un des avantages de Sésamath, qui a publié des manuels « papier » élaborés en ligne en collaboration avec la communauté des professeurs de mathématiques. Des manuels qui correspondent davantage aux attentes des enseignants et remportent un franc succès : 300 000 manuels pour les cinquième, quatrième et troisième ont été écoulés l’an dernier. Une initiative originale qui a poussé les professeurs, mais aussi les éditeurs scolaires traditionnels, à jouer davantage la carte de l’inter activité.

Stéphane DREYFUS

2 commentaires:

Médard a dit…

Bonjour !

Comment l'existence de ces sites collaboratifs (perso, j'ai utilisé Sésamath pour mon fils) va-t-elle s'articuler avec l'annonce du Ministère concernant des cours sur internet pour les classes fermées pour cause de H1N1 ??

Sonia Marichal a dit…

Je vois mal comment les profs pourront s'approprier les contenus préconisés par le ministère...
Je pense que les profs qui d'habitude n'utilisent pas tellement internet vont devoir s'y mettre, et aller chercher des ressources interactives sur des sites tels que Sésamath, pour recommander des supports précis à leurs élèves : "D'ici mardi, faites la série d'exercices sur les additions de nombres relatifs sur Mathenpoche".
Pour ma part, j'espère vraiment que mon établissement ne fermera pas...

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