29 février 2012

L'édito du TGV magazine de février 2012

Il est rare que je prenne le train le 29 février, qui plus est en 1ère classe ! Ces deux conditions étant présentement réunies, j'ai l'honneur de feuilleter le TGV Magazine et je vous recopie l’édito :
Il existe des théorèmes pour tout. Des chercheurs britanniques viennent ainsi de mettre au point l'équation aux vingt-trois variables qui prédit le succès d'une chanson. On espère que la France et l'accorte Anggun l'appliqueront pour l'Eurovision 2012. Autre calcul anglais et improbable en ce mois de Saint Valentin : le travail de Peter Backus, 31 ans, qui a passé trois ans à chercher, théorème à l'appui, pourquoi il n'avait pas de petite amie, au lieu d'écumer les pubs.
En se basant sur l'équation de Drake, qui estime le nombre de civilisations extraterrestres dans la galaxie, il a calculé que sur les 30 millions de femmes britanniques, seules 26 femmes lui conviendraient. "Soit une chance sur 285 000, ce qui n'est pas super", concluait Peter, forcément déçu. Une bonne nouvelle pour réchauffer votre voyage : Peter aurait récemment rencontré l'âme soeur. Pour l'Eurovision en revanche on ne sait pas.
Sarah Lemelle


27 février 2012

Snow circles by Sonja Hinrichsen

De la neige fraîche, de l'imagination, cinq amis équipés de chaussures étanches et beaucoup de patience, voilà ce qu'il a fallu à Sonja Hinrichsen pour réaliser ce tableau éphémère dans la neige, en traçant des spirales ! L’artiste allemande a réalisé plusieurs cercles dans de la neige, à Rabbit Ears Pass dans le Colorado, le 29 janvier dernier. Un signe pour appeler les martiens un peu comme les Crop Circles (agroglyphes)

Admirez le résultat en deux photos et une vidéo :




25 février 2012

Vos scire ? Le saviez-vous ?

Le saviez-vous ?
En bas des démonstrations, certains matheux écrivent CQFD pour "Ce Qu'il Fallait Démontrer".
C'est une façon de dire au lecteur "Voilà, j'ai bien bossé, je peux être fier de moi".

Dans de vieux, vieux livres de maths, des sortes de grimoires qui sentent la poussière et l'histoire des sciences, écrits à la plume et en latin, on trouve à la fin des démonstrations les lettres QED pour Quod Erat Demonstrandum.

Wikipedia nous apprend que cette "ponctuation" de la démo par un sigle était déjà présente dans des versions grecques des Éléments d'Euclide ; il s'agissait de l'expression ὅπερ ἔδει δεῖξαι (hóper édei deîxai).

Mort définitive des langues anciennes ou manque d'efficacité visuelle ? Quoi qu'il en soit, cette pratique du QED et du CQFD a quand même un peu disparu des livres de maths. Maintenant dans les polys, les manuels et les cours universitaires on trouve des carrés blancs qui indiquent qu'une étape importante de la démo est bouclée, et des carrés noirs  qui indiquent que la démo est complètement terminée.

Par ailleurs, certaines personnes affirment CQFD signifie en réalité « Ce Que Femme Dit... », faisant référence à l'expression « Ce que femme veut, Dieu le veut ». 

Et vous, quelle locution sympa proposez-vous pour CQFD ?

Ce post est un clin d'oeil à MamzellecarnetO, dessinatrice d'anecdotes, et à Valérie L***, héléniste, latiniste et belgiste de renom.



18 février 2012

Le Nain réclame votre aide

Énigme des Olympiades mathématiques
Je casse au hasard un bâton en 3 morceaux, quelle est la probabilité que je puisse construire un triangle avec les morceaux ?

17 février 2012

Le pourquoi de la démission des jurés d'agrégation

Je vous en parlais précédemment, voici la copie intégrale de la lettre de démission des trente (soit un quart) des jurés de l'agrégation externe de maths de 2012.
Je connais 3 des 30 signataires, je les ai rencontrés en jury de CAPES ou eus comme formateurs d'agreg interne l'an dernier.



Lettre de démission d’un quart du jury de l’agrégation externe de mathématiques :
les effets de la masterisation (1)
Le système éducatif français est en crise, la situation est grave.
La crise apparaît d'abord dans l'asphyxie des moyens. Les fermetures de classes se succèdent à un rythme accéléré dans les écoles primaires, les collèges et les lycées. Les universités n’arrivent pas à accueillir décemment les étudiants ; elles sont précipitées dans une course effrénée aux financements. Il y a une baisse alarmante des effectifs dans les études scientifiques ainsi que dans les filières professionnelles. Les mesures indignes prises récemment à l'encontre des étudiants étrangers aggravent encore la situation. Élèves, étudiants, parents, chefs d'entreprises, enseignants, tous perdent peu à peu confiance dans notre système de formation.
Un signe alarmant est la désaffection croissante des étudiants pour le métier de professeur. Amorcé au début des années 2000, le phénomène a connu en 2011 une accélération brutale, effet immédiat de l'entrée en vigueur de la réforme de la formation et du recrutement (connue sous le nom de « masterisation »). Par exemple, au CAPES externe de mathématiques, où il y avait 846 postes ouverts en 2010 et 950 en 2011, le nombre de candidats présents aux épreuves écrites est passé de 2695 en 2010 à 1285 en 2011 (-53%), le nombre d'admissibles de 1919 à 1047 (-46%), le nombre d'admis de 846 à 574. Ainsi, l'effondrement du nombre de candidats a été tel que le jury n'a pu pourvoir en 2011 que 60% des postes offerts. De tels chiffres se passent de commentaire. Sans être encore aussi catastrophique, la situation de l'agrégation n'en est pas moins alarmante : le nombre de candidats présents à l'écrit a régulièrement baissé depuis 2006 (ils étaient 1853 en 2006 et 1124 en 2011), alors qu'en même temps le nombre de postes augmentait. Les effectifs des préparations au CAPES ou à l'agrégation restent cette année à un niveau très bas. Pourtant le besoin en professeurs est énorme. Les rectorats en sont à publier des petites annonces pour rechercher les professeurs de mathématiques qui leur manquent. On recrute ainsi dans l'urgence des personnels précaires, non qualifiés et sans formation profession- nelle. Les zones « difficiles » sont les premières touchées, ce qui va à l’encontre de l'égalité des chances et compromet la vie des générations à venir.
Pour une très grande part, la crise de l’école provient des déséquilibres de la société et de l’économie, dans le monde comme en France, entraînant une perte de confiance et des difficultés d’adaptation. Ceci devrait être une raison de plus pour faire de l'école une priorité, un devoir pour la nation afin de mieux préparer l’avenir.
Pour améliorer l’école il faut reconnaître ses problèmes. Notre système éducatif a certainement ses faiblesses, qu’il faut corriger. Cependant il a aussi des forces considérables, qu'il faut absolument préserver. L'une d'elles, reconnue dans le monde entier, était sa capacité de formation et de recrutement des enseignants, garantissant de très solides bases scientifiques et humanistes. Or dans sa frénésie de réformes, le ministère de l’éducation nationale est en train de détruire sciemment cette capacité. Nous ne pouvons pas rester passifs devant cette entreprise de démolition.

La masterisation a été imposée sans aucune concertation, contre l'avis quasi unanime de la communauté éducative (cf. le récent rapport Jolion (2)). L'exigence du diplôme de master pour tous les concours d’enseignants a détourné un grand nombre de candidats potentiels. Beaucoup des meilleurs étudiants, pour lesquels la deuxième année de master est une ouverture naturelle vers la recherche, ont déserté les préparations à l'agrégation. D'un autre côté, des étudiants moins brillants ont reculé devant la difficulté supplémentaire que représentait le master. Le flux, modeste mais régulier, et bénéfique, de candidats venus d'autres secteurs d'activité professionnelle pour une reconversion a été stoppé net.
L'un des aspects les plus graves de la réforme en cours est l'attribution d'un service d'enseignement à temps plein aux lauréats, juste après le concours. Cette mesure n'a aucune autre justification que l'exigence d'économies budgétaires. Elle a d'ailleurs été désapprouvée par le Conseil d'État (3). La formation professionnelle est ainsi sacrifiée. Une réforme aurait dû avant tout motiver les étudiants et les mettre dans les meilleures conditions de préparation. C'est exactement le contraire qui s'est produit.
La masterisation a déjà changé le visage de l’agrégation, en diminuant fortement le nombre des candidats. Or ce concours est un des points les plus forts de notre système. Son intérêt principal est de garantir un recrutement de qualité indiscutable. Le stage qui suivait l’admission complétait la formation professionnelle. Les conditions nouvelles d’inscription ont changé la donne, là où il n’y avait aucune nécessité.
Une conséquence de la suppression de l'année de formation professionnelle après le concours a été l’introduction de l’épreuve « agir en fonctionnaire de l'état et de façon éthique et responsable », censée tester la déontologie et les qualités humaines du candidat en un quart d’heure lors de l’oral, plutôt qu’au cours d'une année d'apprentissage sur le terrain. Le jury de l'agrégation de mathématiques, pratiquement unanime, avait lors de la session 2010 indiqué dans une motion rendue publique son opposition à l'instauration de cette nouvelle épreuve dans ces conditions. Plusieurs jurys d'autres disciplines en avaient fait autant. La moitié du jury de l’agrégation de philosophie avait même démissionné pour protester contre l’absurdité de l’épreuve « agir ». Le ministère n'a même pas daigné répondre à ces critiques. Au contraire, il s'est ingénié à dénaturer encore plus le concours en y introduisant des contraintes nouvelles (certification en informatique et en langues, à un niveau clairement irréaliste), toujours sans concertation et sans préparation. 

À ces contraintes s'est ajoutée une complication supplémentaire : le ministère a imposé à tous les jurys un calendrier extrêmement serré qui, pour les concours à gros effectifs comme celui de mathématiques, a transformé la session d'oral 2011 en un marathon très difficile à gérer. Annoncé comme exceptionnel par le ministère, ce resserrement du calendrier a été accepté par notre jury, soucieux de préserver l'agrégation, de permettre aux candidats de faire valoir leur travail de préparation, et d'assurer aussi bien qu'il le pouvait le recrutement de professeurs pour pourvoir les 288 postes mis au concours en 2011.
Mais les membres du jury ont en même temps voulu renvoyer à leur tutelle un message d'alerte exprimant leur inquiétude quant à la détérioration du concours et plus généralement des conditions de formation et de recrutement des professeurs. Cette démarche n'était pas destinée à être rendue publique, mais un nouveau diktat ministériel concernant la session 2012 a mis le feu aux poudres : le calendrier, loin de redevenir normal, allait être encore plus resserré ; le jury disposait de moins de temps alors que vingt postes de plus étaient à pourvoir. La seule façon d'organiser le concours en respectant les délais imposés et sans porter atteinte à l'équité des épreuves pour tous les candidats serait de diminuer le nombre d'admissibles : prendre une telle décision pour des raisons purement administratives est pour nous inacceptable.
Une lettre circonstanciée, signée par une grande majorité des membres du jury 2011, fut adressée au ministre, détaillant nos inquiétudes sur le fond, et lui demandant surtout de revoir les dates d’oral (nous suggérions par exemple de moduler celles-ci suivant les effectifs de chaque concours). Le mécontentement était tel que les signataires faisaient part de leur intention de ne pas siéger en 2012 s'ils n'obtenaient pas de réponse. Il y eut certes une réponse, mais indirecte et accablante : adressée au président du jury, elle le chargeait en quelque sorte de calmer ses troupes, maintenait les contraintes absurdes du calendrier et ne disait pas un mot des questions de fond.
Aussi, trente d'entre nous, soit plus d'un quart du jury 2011, ont décidé qu'il n'était plus possible d'assister passivement à la destruction de notre système de formation et de recrutement. Ils ont pris la grave décision de démissionner et de rendre publiques les raisons de leur geste.
Le mépris avec lequel la DGRH et le ministère ont traité leur personnel à cette occasion va bien avec le fond et la forme des réformes récentes. C’est contre tout cela que les démissionnaires protestent aujourd’hui.
La protestation de membres d'un jury d'agrégation peut apparaître comme dérisoire au regard de la crise que traverse la société, en particulier du chômage qui frappe 25% des jeunes. À ceux qui voient dans notre démarche une réaction élitiste, émanant de quelques privilégiés, nous disons que la formation de la jeunesse est la question clé aujourd’hui, et que nous refusons la destruction en cours des outils de cette formation. Quelle chance a-t-on d’entrevoir la sortie de la crise si on renonce à donner une formation de qualité aux futurs citoyens ?
Or les conséquences des réformes actuelles sont déjà visibles : on enverra dans les classes de jeunes professeurs moins motivés, moins bien formés scientifiquement, sans ou presque sans formation pédagogique ni professionnelle. Un gâchis patent, pour ces professeurs autant que pour leurs élèves.
Le système d'éducation français a longtemps été un modèle. Il est urgent qu'il le redevienne. Nos universités devraient attirer des étudiants du monde entier. C'est particulièrement vrai en mathématiques, où l'école française est une des meilleures du monde. Mais ne nous y trompons pas, l'élite ne peut pas reposer sur du vide. Nos médailles Fields ne sont pas une rente éternelle. 

La dégradation générale aura inévitablement des répercussions sur l'ensemble du tissu scientifique, et en particulier sur notre recherche de pointe.
Il est urgent de redonner au métier d'enseignant l'éclat qu'il a perdu. N'attendons pas qu'il soit trop tard. En défendant un outil de formation et de recrutement efficace, c'est à l'avenir de tous les jeunes que nous pensons. 

Liste des trente démissionnaires*

Dominique Barbolosi, Professeur, université d'Aix-Marseille
Daniel Bennequin, Professeur, université Paris Diderot
Laurent Bernis, Professeur de classes préparatoires, lycée Kerichen, Brest
Franck Boye,Professeur, université d'Aix-Marseille  
*  Olivier Brinon, Maître de conférences, université Paris-Nord  
Marie-Line Chabanol, Maître de conférences, université Bordeaux 1  
René Cori, Maître de conférences, université Paris Diderot  
Hubert Correia, Professeur de classes préparatoires, lycée Michel Montaigne, Bordeaux  
*  Clément De Seguins Pazzis, Professeur de classes préparatoires, lycée Sainte-Geneviève, Versailles  
Sandrine Dozias,Professeur de classes préparatoires, lycée Descartes, Tours  
*  Denis Favennec, Professeur de classes préparatoires, lycée Michel Montaigne, Bordeaux  
Jean-Christophe Feauveau, Professeur de classes préparatoires, lycée de Bellevue, Toulouse
Françoise Fontane, Professeur de classes préparatoires, lycée Marcelin Berthelot, Saint-Maur
Jean-Claude Fort, Professeur, université Paris Descartes
Serge Francinou, Professeur de classes préparatoires, lycée Charlemagne, Paris
Isabelle Gaudron,Maître de conférences, université Paris-Nord
Hervé Gaussier, Professeur, université Joseph Fourier, Grenoble
Stéphane Gonnord, Professeur de classes préparatoires, lycée du Parc, Lyon
Thierry Klei, Professeur, université Joseph Fourier, Grenoble
Bernard Loiseau, Professeur de classes préparatoires, lycée Marcelin Berthelot, Saint-Maur
Edith Métho, Professeur de classes préparatoires, lycée Victor Hugo, Besançon
Nicolas Meunier, Maître de conférences, université Paris Descartes
Rached Mneimné, Maître de conférences, université Paris Diderot
Sylvie Monniau, Maître de conférences, université d'Aix-Marseille
Bertrand Philibert, Professeur de classes préparatoires, lycée Marcelin Berthelot, Saint-Maur
Simon Rich, Chargé de recherche, CNRS, Clermont-Ferrand
Antoine Rousseau, Chargé de recherche, INRIA, Montpellier
Monique Teillau, Directrice de recherche, INRIA, Sophia Antipolis
Emmanuel Thomé, Chargé de recherche, INRIA, Lorraine
Jacques-Arthur Weil, Maître de conférences, université de Limoges 
* Les 3 collègues signalés par un astérisque ont cependant accepté de corriger l'écrit. 

(1). Nous rendons public ce texte le 13 février 2012. Les jurys étant constitués pour chaque session, notre « démission » est en fait un refus de participer au jury pour la session 2012. 
(2). Rapport Jolion
(3). Examen par le Conseil d'Etat

15 février 2012

30 jurés de l'agreg de maths 2012 démissionnent !

Info inquiétante concernant l'agreg (externe) de maths de cette année : un quart des examinateurs aurait démissionné pour protester contre la mastérisation et les difficultés pratiques pour évaluer les candidats lors des épreuves orales...

10 février 2012

Semaine des maths 12-18 mars 2012

Voici la copie du courrier électronique reçu ce jour de la part du ministère :


Objet : Semaine des mathématiques



Chers collègues,

Annoncée dans le programme prévisionnel des actions éducatives 2011-2012, une semaine des mathématiques se tiendra sur le plan national du 12 au 18 mars prochain.
Cette semaine des mathématiques a pour objectif de donner à tous les élèves des écoles, collèges et lycées, à leurs parents et au grand public, une image actuelle, vivante et attractive des mathématiques dépassant les visions trop abstraites ou désincarnées.

Ce devrait être l’occasion de mettre en lumière les mathématiques dans les établissements, et de montrer par exemple :
  • leur importance dans la formation des citoyens et dans leur vie de tous les jours (nombres, formes, sciences du numérique),
  • la variété des métiers dans lesquels les mathématiques jouent un rôle important ou essentiel,
  • la richesse des liens entre les mathématiques et les autres disciplines (physique, chimie, sciences de la vie, environnement, informatique, sciences économiques et sociales, etc.),
  • la profondeur du développement historique des mathématiques dans toutes les traditions (Occident, mondes arabe, indien, chinois) et de leur lien avec l'Art.
Cette édition s’inscrit dans une année importante pour les mathématiques puisque 2012 célébrera deux centenaires, celui de la disparition d’Henri POINCARÉ (1854-1912), mathématicien, physicien et philosophe français et celui de la naissance d'Alan TURING (1912-1954), mathématicien anglais considéré comme l’un des pères fondateurs de la science informatique et des ordinateurs.

Cette première édition a retenu la thématique « les filles et les mathématiques ». Sans être exclusive, cette thématique est l’occasion de travailler sur l’image des mathématiques auprès des jeunes filles, en cassant des représentations qui desservent à leurs yeux la discipline ou semblent les en exclure. Elle permettra en outre de faire connaître ou de renforcer les dispositifs déjà engagés de promotion des filières mathématiques et scientifiques auprès des filles et des garçons de manière à ouvrir le plus largement possible l’éventail de leurs choix professionnels.
Aujourd’hui, alors que les filles sont presque à parité avec les garçons en terminale S, un quart seulement des diplômes d'ingénieurs sont délivrés à des femmes. Des inquiétudes se font jour sur le remplacement des scientifiques lors des départs massifs à la retraite, en raison d’une certaine désaffection des jeunes pour les études scientifiques. Ainsi, alors qu’en 1996, 22 % des bacheliers issus de terminale scientifique se dirigeaient vers les études supérieures non scientifiques, en 2008, ils et elles sont 31%.
Or la société du xxie siècle est confrontée à de grands défis scientifiques et technologiques : ressources en eau, énergie et alimentation ; réchauffement climatique ; développement durable ; communication et connaissance ; santé, etc. Parmi les domaines professionnels où les créations d’emplois seront en hausse, sont mentionnés « ingénieurs et cadres techniques de l’industrie », « enseignement formation », recherche, etc. Aider les filles à dépasser leur représentation des métiers liés aux mathématiques, à ne pas minorer leurs ambitions et à ouvrir l’éventail de leurs choix possibles dans les filières scientifiques est donc un enjeu de société fort.

Cet événement a pour vocation de se renouveler tous les ans. Nous avons bien conscience que l’information est donnée cette année bien tardivement, et qu’il sera difficile de faire quelque chose nécessitant une intendance lourde. Cette semaine peut simplement être l’occasion de mettre en avant différents projets contribuant à donner une image vivante, actuelle et attractive des mathématiques.

Les formes que cette manifestation peut prendre au sein de chaque établissement peuvent être variées, voici une liste non exhaustive d’exemples :
·         Manifestations locales (rallyes, ateliers, conférences, expositions de travaux de recherche réalisés par les élèves, etc.).
·         Conférences de chercheurs et de scientifiques qui présenteraient sous forme accessible la contribution des mathématiques à leur domaine de recherche ou des grands moments de l’histoire des mathématiques avec de grandes figures de mathématiciens ou de mathématiciennes
·         Conférences d’élèves de niveaux différents présentant à d’autres élèves ou des parents quelques résolutions expertes de problèmes à leur niveau, dans un cadre spécifique comme un amphithéâtre d’un lycée voisin, ce qui pourrait contribuer à renforcer les liens entre le collège et le lycée.
·         Visites de centres de recherche ou d’entreprises du secteur technologique qui mettent en évidence l’application des mathématiques dans le champ professionnel.
·         La Semaine des mathématiques pourrait être l’occasion pour les classes impliquées sur l’année scolaire dans des projets relatifs aux mathématiques, mais aussi pour les clubs et ateliers mathématiques, d’exposer leurs travaux dans leur établissement pour qu’ils soient vus par les élèves mais aussi par les parents d’élèves. Elle peut aussi être l’occasion de lancer de tels projets.
·         Mathématiques et Arts : des expositions ou des conférences pourront mettre en lumière le lien entre les arts et les mathématiques (perspectives, fractales, musique, art numérique, etc.).
·         Mathématiques et autres disciplines : afin de montrer que les mathématiques ne sont pas une matière abstraite et désincarnée, il pourrait être intéressant de se rapprocher de collègues d’autres disciplines pour imaginer des activités transversales (mathématiques et sciences, mathématiques et littérature, mathématiques et recherches historiques, mathématiques et sciences économiques et sociales, etc.).
·         Liaisons inter-degrés autour des mathématiques, concevoir des rencontres actives entre maternelles/élémentaires, écoles/collèges, collèges/lycées (voire, lycées/université) sur des activités de type défi, énigme, rallyes divers…
·         Pratique de jeux mathématiques, compétitions, défis, etc.
·         Une énigme par jour : dans l’établissement, tous les jours une énigme à résoudre.
·        

Sur le plan national, la cérémonie d’ouverture aura lieu le lundi 12 mars à 18h au Palais de la Découverte, lieu consacré à la vulgarisation des sciences (en partenariat avec Universcience). Elle prendra la forme d’une conférence à destination du grand public avec en maître de cérémonie le mathématicien Cédric Villani, médaillé Fields et directeur de l’Institut Henri-Poincaré. Cette conférence sera suivie de la présentation de jeux mathématiques (avec la participation de classes d’Île-de-France) et de témoignages de femmes engagées dans les mathématiques et les sciences, comme par exemple Laure Saint-Raymond, lauréate 2011 du prix Irène Joliot-Curie (prix décerné depuis 2001 par le MESR, pour valoriser des jeunes femmes scientifiques).

Vous trouverez sur le site académique, dans la rubrique « semaine des mathématiques », des références et ressources (bibliographies, sitographies…) :  Contribution académie Paris

Afin de donner la plus grande visibilité possible aux actions mises en place et permettre de pouvoir donner des idées aux enseignants d’autres établissements, nous vous invitons à nous faire remonter les actions menées au sein de votre établissement, aussi modestes soient-elles, par mail à l’adresse suivante : olivier.lassalle@ac-paris.fr.

En vous remerciant par avance pour votre implication dans des projets susceptibles de contribuer à valoriser notre discipline.

            Les IA-IPR de mathématiques