"La communauté mathématique est très inquiète de la réforme du lycée, car elle ne laisse pas suffisamment de place aux enseignement scientifiques", a affirmé Eric Barbazo, président de l'APMEP (Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public), lors d'une conférence de presse lundi à l'occasion du congrès de l'association qui se tient à Paris jusqu'à mardi.
Cela est vrai pour "toutes les séries" de la voie générale, en première S (scientifique), L (littéraire) et ES (économique et sociale), a-t-il poursuivi.
Ainsi, la première S de l'an prochain comportera 40% d'enseignements scientifiques, contre "plus de 50% aujourd'hui".
"La spécialisation se fera surtout en terminale. De nombreuses notions de mathématiques actuellement étudiées en première seront transférées au programme de terminale, si bien que le saut va être très important entre ces deux classes, avec le risque d'avoir des élèves en grande difficulté en terminale", a-t-il expliqué.
En première L, "il y a disparition quasi complète de l'enseignement de mathématiques, alors que cela peut servir pour faire des études littéraires, par exemple de la sociologie", a ajouté M. Barbazo.
En première ES, l'option de deux heures (par semaine) de mathématiques va être supprimée", a-t-il encore regretté, "il n'y aura plus que le tronc commun" (3 heures, ndlr).
La réforme du lycée général et technologique prévoit, en 2011 en première, des "enseignements communs" à toutes les filières (représentant 60% de l'emploi du temps), avec les "mêmes programmes" et pouvant réunir des élèves de différentes séries. Se mettront aussi en place deux heures d'accompagnement personnalisé hebdomadaires, ce à moyens constants, rognant donc sur les horaires de l'emploi du temps actuel.
Enfin l'APMEP a dénoncé la réforme de la formation des enseignants, notant les "difficultés rencontrées par les stagiaires" débutants cette année.
Association loi 1901, l'APMEP dit regrouper 4.000 professeurs de mathématiques, sur près de 40.000.
Source : AFP via l'Express (25/10/10)
8 commentaires:
Ce n'est pas possible d'apprendre les notions de terminale si on voit pas les notions de premières ? Et qui dit moins de temps dit moins de choses dans le programme ou plus de choses bâclées.
Dire que des élèves de S n'auront peut-être pas le bonheur de connaitre les intégrations ou la congruence...
De là à exclure les intégrales, il ne faut pas rêver ! Elles sont indispensables en physique (cinématique).
Ce qui est sacrifié est plutôt la géométrie, qui était un peu une spécificité française : on disposera de moins de méthodes de démonstration (la beauté des maths y perd).
Donc la géométrie dans l'espace risque d'en pâtir.
D'ailleurs, c'est la sortie de secours, la géométrie (triangles isométriques, coupe de figures par des plans) quand on a pas fini le programme.
Heu... on a aussi les probas, en fin d'année ;-)
Les triangles semblables et isométriques ne sont plus au programme de 2nde. Quand ça existait encore, c'était notre 2ème chapitre, juste après les ensembles de nombres et l'arithmétique.
quel est le but de cette réforme, le but avoué, l'intérêt pour les élèves?
Théoriquement, le but est de :
- casser le mythe "hors de S point de salut",
- faire des parcours modulaires personnalisés,
- donner aux élèves une formation qui colle plus aux attentes du monde du travail.
En pratique, les heures disciplinaires sont diminuées, au profit de l'accompagnement personnalisé et des enseignements exploratoires (pluridisciplinaires).
Dans la pratique, les formations proposées sur ces enseignements particuliers sont médiocres : les inspecteurs convoquent des tas de profs et leur demandent "alors, racontez-nous comment ça se passe chez vous, quelles sont vos idées". Rien à voir avec de la formation : ils comptent sur les profs pour "inventer" des projets incroyables (et économiques)...
APMEP ou APMEM ? On trouve les deux termes dans l'article...
Intéressant comme article.
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