Grâce à Musy, mes longs trajets en transports en commun ont été agrémentés ces derniers jours par une saine et intéressante lecture.
Il s'agit de La déesse des petites victoires, premier roman de Yannick Grannec (éd. Anne Carrière, publié en août 2012).
Cet ouvrage relate de façon romancée l'histoire du grand mathématicien logicien austro-américain Kurt GÖDEL.
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Kurt Gödel en 1925 - Source : Wikipédia |
Mon avis :
Le prisme choisi est celui de l'histoire d'amour entre Kurt et sa femme Adèle, mais on est bien loin du conte de fées gnan-gnan, rassurez-vous. Caprices égoïstes, anorexie, paranoïa ou folie semblent avoir été le revers du génie de cet homme-là.
Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce livre est le savant tressage du récit d'une vie intime et du contexte historique et scientifique du milieu du XXème siècle. La Seconde Guerre Mondiale, l'exil des scientifiques vers les USA, les cercles de pensée mathématique ou philosophique servent de toile de fond à l'histoire, et l'on apprend au fil des pages à devenir familier d'Albert (Einstein), Oskar (Morgenstern), ou John (Von Neumann). Et puis on trouve au détour des chapitres quelques pépites : citations de matheux, ou vulgarisation de quelques concepts mathématiques.
Pour le trouver en librairie... chassez le flamand rose (orange !)
Résumé trouvé sur Babélio :
Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans
ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt
Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle.
Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère
notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l’establishment
en refusant de céder les documents d’une incommensurable valeur
scientifique.
Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d’Anna. Contre
toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille
femme sait qu’elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à
raconter, une histoire que personne n’a jamais voulu entendre. De la
Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l’après-guerre ; de
l’Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l’idéal positiviste à
l’avènement de l’arme nucléaire, Anna découvre l’épopée d’un génie qui
ne savait pas vivre et d’une femme qui ne savait qu’aimer.
Albert Einstein aimait à dire : « Je ne vais à mon bureau que pour avoir
le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel. » Cet homme, peu connu
des profanes, a eu une vie de légende : à la fois dieu vivant de
l’Olympe que représentait Princeton après la guerre et mortel affligé
par les pires désordres de la folie. Yannick Grannec a réussi, dans ce
premier roman, le tour de force de tisser une grande fresque sur le XXe
siècle, une ode au génie humain et un roman profond sur la fonction de
l’amour et la finalité de l’existence.