Un article du Café pédagogique :
Sur quels leviers appuyer pour développer le goût des sciences ? La publication par l'OCDE, le 28 avril, du rapport Top of the class, vient enrichir un débat déjà ancien.
Basé sur l'enquête Pisa 2006, Top of the Class analyse les vœux des élèves les plus performants. Il montre que leur nombre varie sensiblement d'un pays à un autre : si la moyenne de l'OCDE se situe à 9% des élèves, leur nombre double en Finlande et Nouvelle Zélande. La France se situe un peu en-dessous de la moyenne avec par exemple 12% de très bons élèves en maths là où Taiwan en compte 32%! Mais parmi ces très bons élèves en sciences de l'OCDE, près d'un sur deux (40%) ne souhaite pas avoir un métier scientifique et 45% se refusent à des études scientifiques. Ce gâchis inquiète tous les pays qui souffrent du manque de scientifiques.
On retrouve là une tendance qui est combattue depuis plusieurs années par l'OCDE. Pour elle, les écoles doivent trouver le moyen de motiver les élèves pour les sciences. C'est cette direction qui était aussi montrée par différents rapports en France. En avril 2007 le HCST pointait le système éducatif sans ménagement. "L’enseignement scolaire donne de la science une image peu enthousiasmante, avec des programmes inadaptés et une démarche pédagogique plus orientée vers la sélection que vers la formation à la pratique scientifique. Enfin les perspectives professionnelles apparaissent comme peu attractives au regard d’études longues et difficiles". Un peu avant le rapport Rolland demandait le décloisonnement des disciplines scientifique, un enseignement plus concret. Les rapports Charvet et Blandin – Renard préconisaient de nouvelles approches pédagogiques. « L’enseignement n’est pas assez concret » disait-il.
Pourtant la France est le pays de l'OCDE le moins touché par ce dédain des sciences. Seulement 25% des meilleurs élèves en science ne sont pas motivés pour les sciences alors qu'ils sont majoritaires en Slovaquie. Mais le cas français met en évidence d'autres éléments qui interagissent avec ce dédain des sciences. Ainsi en France plus qu'ailleurs dans l'OCDE, l'origine ethnique joue un rôle important dans la sélection des meilleurs. L'enquête révèle aussi un taux très important d'écoles ou il y n'y a aucun bon élève, autrement dit les écarts sociaux entre écoles sont particulièrement forts.
Ainsi, lutter contre la désaffection envers les sciences passe aussi par interroger les inégalités sociales. Si en France relativement peu de jeunes bons élèves refusent une orientation scientifique, cela tient d'abord à la sélection sociale opérée. Issus de bonnes familles plus qu'ailleurs, les bons élèves ont des informations et une tradition familiale qui sécurisent ce parcours. Il ne s'agit pas seulement de pousser les bons élèves vers les sciences mais aussi d'ouvrir les filières "nobles" aux filles et aux personnes d'origine étrangère.
Sur quels leviers appuyer pour développer le goût des sciences ? La publication par l'OCDE, le 28 avril, du rapport Top of the class, vient enrichir un débat déjà ancien.
Basé sur l'enquête Pisa 2006, Top of the Class analyse les vœux des élèves les plus performants. Il montre que leur nombre varie sensiblement d'un pays à un autre : si la moyenne de l'OCDE se situe à 9% des élèves, leur nombre double en Finlande et Nouvelle Zélande. La France se situe un peu en-dessous de la moyenne avec par exemple 12% de très bons élèves en maths là où Taiwan en compte 32%! Mais parmi ces très bons élèves en sciences de l'OCDE, près d'un sur deux (40%) ne souhaite pas avoir un métier scientifique et 45% se refusent à des études scientifiques. Ce gâchis inquiète tous les pays qui souffrent du manque de scientifiques.
On retrouve là une tendance qui est combattue depuis plusieurs années par l'OCDE. Pour elle, les écoles doivent trouver le moyen de motiver les élèves pour les sciences. C'est cette direction qui était aussi montrée par différents rapports en France. En avril 2007 le HCST pointait le système éducatif sans ménagement. "L’enseignement scolaire donne de la science une image peu enthousiasmante, avec des programmes inadaptés et une démarche pédagogique plus orientée vers la sélection que vers la formation à la pratique scientifique. Enfin les perspectives professionnelles apparaissent comme peu attractives au regard d’études longues et difficiles". Un peu avant le rapport Rolland demandait le décloisonnement des disciplines scientifique, un enseignement plus concret. Les rapports Charvet et Blandin – Renard préconisaient de nouvelles approches pédagogiques. « L’enseignement n’est pas assez concret » disait-il.
Pourtant la France est le pays de l'OCDE le moins touché par ce dédain des sciences. Seulement 25% des meilleurs élèves en science ne sont pas motivés pour les sciences alors qu'ils sont majoritaires en Slovaquie. Mais le cas français met en évidence d'autres éléments qui interagissent avec ce dédain des sciences. Ainsi en France plus qu'ailleurs dans l'OCDE, l'origine ethnique joue un rôle important dans la sélection des meilleurs. L'enquête révèle aussi un taux très important d'écoles ou il y n'y a aucun bon élève, autrement dit les écarts sociaux entre écoles sont particulièrement forts.
Ainsi, lutter contre la désaffection envers les sciences passe aussi par interroger les inégalités sociales. Si en France relativement peu de jeunes bons élèves refusent une orientation scientifique, cela tient d'abord à la sélection sociale opérée. Issus de bonnes familles plus qu'ailleurs, les bons élèves ont des informations et une tradition familiale qui sécurisent ce parcours. Il ne s'agit pas seulement de pousser les bons élèves vers les sciences mais aussi d'ouvrir les filières "nobles" aux filles et aux personnes d'origine étrangère.
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