15 mars 2012

Semaine des maths 2012 : Semaine des filles !

Cet article reprend le pourquoi du thème de la semaine des maths 2012 ; il est issu du blog Peut mieux faire :

La semaine des maths, du 12 au 18 mars, encourage les élèves et les enseignants à réfléchir à l’éloignement progressif entre les filles et les opérations mathématiques, en se posant une question fondamentale : pourquoi elles ne veulent pas faire des maths ?
Les filles n’osent pas les maths. Pourtant, elles sont meilleures que les garçons en la matière dès le collège, car plus « scolaires ». c'est après que ça se gâte.
les raisons évoquées sont multiples. Les choix des filles seraient surtout influencés par les stéréotypes, très nombreux. Plusieurs de ces préjugés sont véhiculés notamment… par les problèmes de maths !
« En 1998, deux problèmes étaient proposés au bac : dans le premier il s’agissait de calculer le pourcentage de perte de poids d’une fille, alors que le deuxième mettait en scène un garçon jouant en bourse. Ces stéréotypes font penser aux filles que les maths ne sont pas faites pour elles », explique Véronique Slovacek-Chauveau, vice-présidente de l’association Femmes et Mathématiques. Le stéréotype majeur sur les filles et les maths est bien connu : « Les garçons en sciences, les filles en littérature, vers des matières où il y a plus de sensibilité, de créativité, d’imagination », résume Cédric Villani, mathématicien médaillé Fields. « Mais les sciences sont bourrées de sensibilité et de créativité ! », insiste-t-il.
Les faits prouvent que ces stéréotypes ont une vraie influence sur les choix d’orientation : au bac généraliste 57% des élèves sont des filles, alors qu’en S le pourcentage tombe à 48%. En spécialité maths, elles ne constituent que 40% des élèves. A un niveau plus élevé, la section des mathématiques au CNRS était, en 2009, l’une des moins féminisées
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« Les maths, trop dur pour moi »
Les professeurs ne sont pas indemnes à ces préjugés. En général, ils interrogent davantage les garçons, les filles étant moins bavardes en cours. En maths, ils ne posent pas les mêmes questions aux uns et aux autres, sans en avoir forcément conscience : « Aux filles on pose les questions plus scolaires, aux garçons celles qui poussent davantage à la réflexion », explique Véronique Slovacek-Chauveau, qui se reconnaît elle-même victime de ces préjugés. Les filles sont donc rarement mises en difficulté par leurs professeurs, mais c'est loin d’être un avantage pour elles-mêmes et pour les maths.
Enfin, filles ou garçons, les jeunes élèves ne sont pas assez encouragées à poursuivre sur la voie du travail et de la rigueur, préconisés par les mathématiques. Martin Andler, président de l’association Animath et professeur des universités, évoque un épisode survenu dans son académie : « Une de mes collègues, prof de maths, a vu sa meilleure élève de seconde changer d’avis sur son orientation au dernier moment. Initialement elle voulait faire S, puis en conseil de classe elle demande ES. En questionnant l’élève, cette dernière avoue : « La prof nous a souvent dit qu’il faut bien travailler pour faire S, donc j’ai pensé que les maths, cela serait trop dur pour moi ». » Cet épisode montre que les filles se découragent beaucoup plus facilement que les garçons face à la difficulté d’une filière.
Selon Claudie Haigneré, présidente d’Universcience, cela s’explique par le fait que les filles « ont moins confiance en elles, par conséquent il faut les aider à oser, à franchir le cap ». Elles nécessitent du soutien du professeur aussi bien que des résultats scolaires : en caricaturant un peu, il leur faut un 18 en maths pour choisir une filière scientifique. Bon courage… les filles !
Sophie Esposito

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